Dans les cordes

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il y a 8 ans

Dans les cordes

Eve et Matthieu forment un couple parfait. Doux, gentils, tendres, amoureux.

Eve est une femme magnifique et d’une gentillesse et d’une timidité maladive. Lorsque Matthieu l’a rencontrée et commencé à la voir sérieusement, certains de ses amis, tout en le félicitant sur la chance qu’il avait d’avoir entamé une relation sérieuse avec une femme si adorable lui avait fait la remarque d’ailleurs en lui disant qu’avec elle, au moins, il n’allait pas rencontrer beaucoup d’opposition. C’est vrai qu’elle paraît docile voire même soumise parce qu’elle est douce, affectueuse, tendre.

S’ils savaient…

S’ils savaient tous à la juger, à la considérer comme inexistante, sans consistance, qu’en réalité, c’est une furie. Elle lui a fait découvrir tant de choses…

Car non, Eve n’est pas une femme effacée et docile. Bien au contraire. Au quotidien, elle est d’une gentillesse inouïe. Elle est douce, câline et attentionnée. Mais dès que la porte de la chambre est fermée, elle se transforme.

Au tout début de leur relation, très rapidement, elle a commencé à évoquer des envies particulières. Pour le plus grand plaisir de Matthieu, elle lui a montré très rapidement que ses sous-vêtements n’avaient rien à envier aux effeuilleuses les plus professionnelles. Guêpières aguichantes, porte-jarretelles ou serre-taille corset, bas couture ultra-travaillés, talons vertigineux, elle a laissé libre cours à ses envies pour le plus grand plaisir de Matthieu, son amant rapidement envouté. Un soir, elle a sorti une cravache. Une belle cravache en cuir, travaillée, excitante. Quelques coups légers sur ses fesses à elle, si douces et moelleuses ont entraîné quelques coups plus brutaux sur les fesses de Matthieu, plus musclées et fermes.

Il avait adoré ça.

En laissant libre cours à leur sexualité et en renouvelant en permanence leurs transgressions intimes de la façade qu’ils livraient au monde extérieur, ils ont vécu des plaisirs d’une f o r c e insoupçonnée et ressenti des extases parfaites.

L’apothéose fut ce fameux après-midi du mois d’août.

Matthieu avait installé un hamac dans le carré d’herbe du jardin de la maison de campagne familiale ardéchoise. Un hamac “ à l’ancienne ”, un simple filet de cordage blanc dans lequel il se plaisait à s’assoupir dans la chaleur estivale. Après le déjeuner, Eve l’avait invité à aller se détendre, elle le rejoindrait plus tard lui avait-elle dit.

Une heure après, elle l’avait trouvé rêvassant, plus tout à fait éveillé mais pas tout à fait endormi. Délicatement elle lui avait enlevé un à un les boutons de sa chemise, puis déboutonné son short. Il avait ouvert un œil au début, puis entrainé par le roulis du hamac, il l’avait laissé faire, sachant parfaitement, d’une part, que rien ne l’arrêterait de toute façon et, d’autre part, que cela n’augurait rien de désagréable, bien au contraire.

Elle voulut lui enlever son short mais un mouvement malencontreux et les attaches trop rudimentaires avaient eu raison de leurs hésitations. Un des côtés du hamac avait cédé et il s’était retrouvé emberlificoté dans le filet. Enroulé comme un rôti.

Après le fou rire de circonstance, Eve comprit immédiatement le parti qu’elle pouvait tirer de la situation.

— Ne bouge pas mon chéri, reste comme ça, ça peut être très intéressant lui dit-elle avec son regard de lionne.

Il lui suffit de faire tomber son short qui était déjà à ses genoux pour que Matthieu se retrouve nu, enserré. Pris au piège.

Il sentait les fines cordelettes se tendre sur sa peau. Ses fesses se retrouvaient comprimées par stries tandis que son sexe qui avait déjà commencé à se gonfler était comprimé par la nasse tendue.

— Je te trouve parfait ainsi lui dit-elle en souriant tout en affichant son sourire carnassier que Matthieu connaissait parfaitement.

Elle sentait qu’elle pouvait a b u s e r de lui comme elle le souhaitait et espérait secrètement qu’il apprécierait la situation. Matthieu ne savait pas quoi penser. Bien sûr il s’était déjà laissé entraver pendant leurs ébats mais jamais de manière aussi… radicale. Il ne pouvait pas bouger les bras ni même se dégager. Il était à sa merci.

Qu’est-ce qui lui plaisait le plus finalement ? Etre empêché ou le contact du cordage sur sa peau.

Il n’en avait pas la moindre idée mais il ne se posa pas plus longtemps la question lorsqu’il senti les mains d’Eve sur ses hanches et sa joue posée contre son sexe. D’une main, elle caressa son membre qui grossissait à vue d’œil. Entravé par le cordage, chaque afflux de s a n g dans son sexe provoquait une légère douleur délicieuse.

Une onctueuse souffrance est le prélude aux douceurs les plus exquises. Eve le savait parfaitement et s’amusa à titiller le sexe de Matthieu pour qu’il grossisse encore un peu plus.

N’y tenant plus, elle l’attrapa de sa main agile et l’extirpa pour le faire sortir au beau milieu d’un los a n g e de corde bien placé. Une des mailles du hamac séparait son sexe dressé de ses bourses qu’elle fit ressortir également dans le los a n g e situé immédiatement en dessous du précédent. Ce cisaillement l’excitait, il bandait encore plus.

En un instant, Eve avait avalé son membre.

Agenouillée, son sexe dans sa bouche, elle suçait avec vigueur ce gland humide, autant que l’intérieur de ses cuisses pouvait l’être. Elle se dit d’ailleurs qu’il n’était même pas respectable de mouiller à ce point pour un homme. Elle était elle-même tellement excitée à l’idée d’a b u s e r de son homme ainsi entravé qu’elle sentait son excitation couler très délicatement, sans pouvoir la maîtriser.

En même temps que sa bouche avançait pour faire rentrer profondément le sexe de Matthieu, l’une de ses mains enserrait ses testicules qui se faisaient cisailler par le cordage serré.

En moins de quelques minutes, Matthieu jouit avec une f o r c e terrible, expulsant sa semence en plusieurs jets étonnamment loin devant lui.

Eve le regarda tendrement tandis qu’il finissait de jouir. Elle jouissait elle-même à la vue de Matthieu, totalement à sa merci. Un sentiment de possession souveraine de son homme se mêlait subtilement à la satisfaction de l’avoir vu s’abandonner à elle dans une confiance sans réserve. Pendant qu’il reprenait ses esprits, épuisé nerveusement par la décharge d’adrénaline de l’orgasme qui lui avait parcouru le corps, elle s’adossa contre l’arbre juste à côté, le regarda fixement et écarta ses cuisses.

Elle releva sa robe courte et dévoila un pubis soigneusement épilé où ne persistait qu’un léger duvet formant un petit triangle inversé sexy au possible.

Eve ne portait rien en dessous et elle put commencer à se caresser lascivement tandis que Matthieu la regardait en silence.

Coordonnant les mouvements de son bassin et de sa main, sa respiration se fit rapidement plus intense et elle ne se retint pas d’enfoncer deux doigts dans son sexe trempé. Quelques mouvements de paume plus tard, elle sentit son propre orgasme naître et grandir au creux de son ventre. Ils continuaient à se fixer du regard avec insistance. Toujours entravé dans ses cordes –et n’ayant même pas essayé de s’en défaire–, Matthieu jouissait de voir son Eve s’offrir à lui ainsi, sans entrave, sans contrainte, sans limite.

Un mouvement de paume plus appuyé sur son clitoris, l’un de ses doigts enfoncés plus profond dans son sexe maintenant dégoulinant, une pression plus forte de ses autres doigts sur son périnée firent jouir Eve avec f o r c e . Sentant le plaisir orgasmique se diffuser dans chaque recoin de son corps, elle lutta pour soutenir le regard de Matthieu. Elle se f o r ç a à garder les yeux ouverts et à laisser plonger ceux de Matthieu dans les siens.

Elle rendit les armes en jouissant et sut qu’il put voir son âme.

Plus tard, ils imputèrent la f o r c e et la puissance de la jouissance de Matthieu au pincement des canaux de son membre par les cordelettes du hamac. Mais ils savaient tous les deux que c’était autre chose qu’une simple réaction physique. Cela leur avait plu à un point incroyable et nouveau.

Les jeux sexuels avec des cordes devinrent récurrents entre eux. Chacun leur tour, ils s’attachaient, s’entravaient pour mieux profiter de l’autre et découvrir des sources de plaisir sans cesse renouvelées.

Mais toujours ils gardèrent leurs secrets pour eux.

Et personne ne pouvait imaginer que derrière l’image d’un couple si parfait, d’une femme si gentille et timide, d’un homme si attentionné et tendre, se cachait en réalité des amants débridés et sans le moindre tabou.

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